Je vous joins ici quelques conseils sur l'utilisation du Cuiseur Funel (entonnoir) inventé par Célestino Rodrigues Ruivo.
Utilisation du cuiseur solaire entonnoir :
Quelques principes importants :
* Utiliser un récipient sombre (à l’extérieur de la cocotte par ex) ou mieux, noir en tôle (style cocotte à moules), en fonte (ancienne ou moderne) ou en terre cuite. Un récipient noir est parfait.
* Surélever ce récipient grâce à un plat en pyrex transparent clair assez haut (12 cm environ, c’est bien), un hublot de machine à laver à l’envers ou un système de grille (fine de préférence), le but étant de laisser passer la lumière par dessous + éviter de brûler le fond du cuiseur en plastique. Dans tous les cas, la surface qui reçoit le récipient doit avoir être suffisante pour permettre une bonne stabilité du récipient et horizontale ou proche.
* Pour booster la cuisson (et l’harmoniser davantage), il est préférable de créer un effet de serre s’il y a du vent froid qui dissipe les calories du récipient. Pour cela vous pouvez acheter des plats transparents adaptés ou récupérer des hublots de machine à laver. Comme leur base est plate, c’est pratique pour créer une enceinte transparente qui accueille la cocotte. Dans le commerce vous pouvez également trouver des sachets cuisson en matière composite transparente (sorte de plastic) qui résiste à 200°c (donc ok pour ce type de cuiseur, attention, pas forcément pour les paraboles) et qui vient autour de la cocotte puis est ligaturé pour « piéger » la chaleur et éviter ainsi les déperditions dues au vent, surtout en avril par ex si beau soleil mais vent froid.
Si plein soleil en été et sans vent, les hublots ou sacs de cuisson ne sont pas forcément utiles.
* Important : Les légumes sont en grande partie constitués d’eau, aussi il est inutile de les faire baigner pour qu’ils cuisent. Un fond de verre d’eau (de source bien entendu), peut favoriser un peu de vapeur qui aidera à la cuisson, mais éviter de faire bouillir ici les légumes, c’est contre-productif et dilue les arômes.
* Remarques-bidouilles : si les poignées du récipient gênent et que vous ne trouvez pas de hublots assez grands : un coup de scie ou de disqueuse peut régler ce problème en laissant des petits « moignons de poignées » qui seront percés pour accueillir des poignées souples et moins encombrantes en fil de cuivre par ex, bien ligaturées pour un bon maintien. Les poignées peuvent aussi être fabriquées en câble par exemple.
* Le « SECRET » pour être à l’aise avec ce cuiseur est de commencer maxi en milieu de matinée en été pour déguster à en milieu de journée. De plus, cela vous évitera de le relever (inclinaison vers le soleil de mi-journée estivale). Donc si vous placez les aliments tôt, cela simplifie tout.
Ou bien l’après-midi pour le soir, généralement cela laisse plus de temps.
L’utilisation cumulée avec une marmite norvégienne qui conserve la chaleur de la cocotte et son contenu, peut trouver tout son sens!
* Pour une cocotte en terre cuite ou en fonte (lourde et donc qui a une certaine inertie), si vous la mettez à préchauffer cotre durant ~ 20 minutes avant (pendant que vous préparez les légumes par exemple), vous gagnerez ~ cette même durée de cuisson au final.
* Bien arrimer le cuiseur par rapport au vent avec les ficelles solides et des lests de 5 kg ou +, ou le coincer avec des chaises de jardin bien stables par ex. Attention une matinée sans aucun vent ne veut pas dire qu’une bourrasque ne peut survenir sans prévenir. Je parle en connaissance de cause.
* Manipuler de préférence par derrière et dessus. Prévoir des lunettes de soleil, des gants contre les hautes températures et donner ces mêmes consignes autour de vous, surtout aux enfants ou personnes vulnérables.
De plus, une cocotte noire peut devenir brûlante en quelques instants dans cette configuration. Certains hublots, bien que transparents peuvent aussi monter en température.
* Si vous pouvez investir dans un thermomètre métallique (qui mesure jusqu’à 300°c modèle rond), c’est parfait pour poser au dessus des légumes par ex dans le récipient. Un filet d’huile et un petit filet d’eau (juste pour créer de la vapeur) + des épices suffisent. La lumière transformée en chaleur au contact du récipient noir ou sombre arrive de tous côtés sur 360 degrés et l’eau présente dans les aliments ne nécessite est suffisante pour les cuire. Au contraire, faire bouillir des légumes à l’eau est plus long et ne révèle pas vraiment leurs saveurs !
Si temps gris laissez votre cuiseur bien rangé, il ne permettrait que de tiédir.
Si soleil vif, c’est parfait.
Si alternance de soleil vif et de petits nuages au gré du vent, utilisez de préférence une cocotte en terre cuite ou en fonte. Celle-ci a une certaine inertie thermique qui permettra de maintenir une température suffisante et quasi-constante pour concocter vos plats.
Si vous souhaitez cuisiner entre 11h et 13h admettons, en été, ce cuiseur ingénieux peut être orienté vers le haut en plaçant une boite costaud ou une grosse brique quasiment au format du support de plat, sous celui-ci.
Procéder ainsi : placer la boîte ou caisse costaud (hauteurs autour de 8, 12, 2 et 25 cm) orientée vers le soleil // poser le cuiseur, partie support de plat sur la boîte // arrimer correctement le cuiseur grâce aux 3 cordelettes des côtés et du dos) à des poids ou objets : chaises par ex // affiner le réglage avec possibilité d’anticiper quelque peu en « visant » légèrement à droite du soleil (ainsi l’orientation du cuiseur sera parfaite un moment plus tard) // positionner le support de cocotte : plat en pyrex transparent et clair ou hublot de machine à laver ou grille ajourée fine. La hauteur du support est importante car la lumière doit avoir un bon accès par dessous. 12 à 20 cm c’est plutôt bien. // poser alors votre cocotte (préchauffée ou non, si possible avec un thermomètre spécial cuisson solaire au sec, au dessus des légumes) sur l’ensemble bien stable et bien orienté.
Combien de fois orienter le cuiseur durant la cuisson? Je dirais, selon vos ingrédients, l’état du ciel et la saison, entre 0 et 6 fois. En gros, 0 en été (voire en demi-saison avec ciel bien bleu) si votre cuisson dure à peu près 2h, vous commencez vers 9h en orientant votre cuiseur plus à droite vers les 10h, soit à la moitié. Ainsi, à 9h, le rendement du cuiseur va croître peu à peu jusqu’à 10h, puis diminuer légèrement vers les 11h. Rajouter un peu de temps de cuisson et le tour est joué! Personnellement, je l’oriente entre 2 et 4 fois pour une cuisson douce et longue.
Récemment, en avril, nous avons cuisiné dans une très grande cocotte et avec un cuiseur de taille moyenne, des blettes, cébettes, champignons, ail, persil, huile et tout petit filet d’eau pour générer de la vapeur. La cocotte étant grande par rapport au cuiseur, nous avons installé l’ensemble de la fin de mâtinée jusqu’à la fin d’après-midi et la cuisson était douce, autour de 70°c maxi. Dans ce style de cuisson, les saveurs sont inégalables!
* Voilà, lancez-vous dans la joie de cette expérience, soyez créatifs et … bon appétit
José-Luc Manzanares 2024